Entrepreneuriat chez les jeunes: les causes de l’échec.
La conjoncture à laquelle le monde fait face depuis une dizaine d’années a eu comme conséquence d’accroître le problème du chômage chez les jeunes dans un continent confronté au problème de l’inadéquation des formations vis-à-vis du marché de l’emploi. D’après une étude de la banque mondiale, en Afrique, les jeunes représentent 60% de la population au chômage.
‘’En Afrique, les jeunes représentent 60% de la population au chômage.’’
L’Afrique, voit depuis quelques années, l’éclosion d’une nouvelle “race” de jeunes qui n’hésitent pas à se lancer dans ce qui est désormais présenté comme la solution miracle: l’entrepreneuriat.
Chaque année, des milliers d’entreprises naissent sur le continent. Au Gabon, pour la seule année 2018 par exemple, ce sont pas moins de 1556 entreprises qui ont été créées auprès des guichets de l’Agence Nationale de la Promotion des Investissements. Les chiffres sont impressionnants, pourrait-on être tentés de se dire? Ils sont cependant trompe-l’œil si on prend en compte que les 3/4 de ces entreprises ne font pas long feu et une autre partie n’est que fictive. Sous les feux des projecteurs, il y a ces relatives success stories qui cachent une montagne d’échecs …
‘’Au Gabon, 3/4 des entreprises créées ne font pas long feu. Une autre partie de ces entreprises n’est que fictive …’’
Si l’entrepreneuriat peut à juste titre être considéré comme une solution au problème de l’employabilité chez les jeunes, il serait plus juste de jeter un regard critique sur ces quelques facteurs qui pourraient être à l’origine de l’échec de plusieurs jeunes entrepreneurs.
Une mauvaise étude du marché.
L’environnement est un élément primordial pour la vie d’un projet entrepreneurial. C’est en fonction de celui-ci et surtout pour lui que l’entrepreneur pense son projet. Une bonne étude de l’environnent est donc cruciale afin de mettre sur pied un projet qui réponde aux besoins immédiats de l’environnement. Aussi révolutionnaire un projet puisse t-il être, sa viabilité dépend essentiellement du besoin auquel il répond. Produire pour les besoins du marché c’est la base!
Les difficultés à obtenir des financements.
«En surliquidité, les banques peinent à trouver des projets à financer» cet article d‘un média gabonais datant du 19 septembre dernier n’a pas manqué de surprendre son monde. L’étonnement était d’autant plus grand quand on sait les difficulté gargantuesques rencontrées par les porteurs de projets dans leurs quêtes de financements.
Cependant, même en situation de surliquidité, les banque, comme toutes les autres entreprises ont avant tout pour vocation de faire du profit. Financer à tout va, des projets dans un environnement où le retour sur investissement n’est pas garanti, est un risque qu’elles ne sont pas prêtes à prendre.
Et comme l’entrepreneur doit supporter ses charges, plusieurs jeunes entreprises disparaissent moins de 5 ans après leur création.
‘’Plusieurs jeunes entreprises disparaissent moins de 5 ans après leur créations par manque de financement.’’
Le mindset
La vie d’entrepreneur demande des sacrifices, énormément de résilience et de détermination. Les projets doivent sans cesse être repensés afin d’apporter ces ajustement qui dans le temps, leur permettraient d’aboutir à un modèle économique stable et cela demande du temps, beaucoup de temps et d’investissement personnel.
A coté, il y a la grande évidence: les échecs. Ils font partie des règles du jeu: penser, réaliser, échouer, encaisser, repenser. Un mental forgé a toute épreuve est nécessaire pour affronter les difficultés de cette course de fond.
L’excitation d’être le prochain Zuckerberg, fait parfois très vite place à la désillusion consécutive à un projet mal pensé, d’un marché mal cerné ou de financements difficile à obtenir, en gros des sacrifices improductifs. Avoir les ressources psychologiques et mentales nécessaire est à ce stade est important. A défaut de quoi, l’aventure tourne court.
Au regard de l’engouement qu’il suscite auprès des jeunes en Afrique et malgré les difficultés rencontrées, l’entrepreneuriat a de beaux jours devant lui. Dans une Afrique qui manque de tout, les opportunités sont nombreuses, à condition de se préparer et se prémunir contre tout ces aléas.
Les Etats auront un rôle important à jouer en mettant en place des politiques incitatives pour non seulement faciliter les procédures en matière de création d’entreprise mais en permettant aux jeunes start-up de trouver des financements, en fonction de la pertinence de leurs projets.
Vous souhaitez entreprendre? Armez-vous et faites le grand saut !